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Bobines,
Projet d'installation pour le 1% artistique du collège Lucie Aubrac de Vertou (44).

En visitant le collège, nous avons vu le grand hall vide et calme, puis, juste après la sonnerie, une foule d’élèves envahir le hall. Certains courent, se poussent ou se bousculent un peu, jouent. C’était évident, ce sont des collégiens. Mais nous avions oublié. Après le collège, les corps deviennent sûrement plus statiques. Il faut se tenir, perdre ces mouvements d’enfant.
Dans notre projet, nous voulons parler de cet âge particulier où le corps bouge, change et grandit. D’abord les bras puis les jambes… mais pas toujours dans l’ordre. C’est le moment où on devient plus grands, différents. Il faut du temps pour s’y habituer et il faut faire avec. Le corps revêt une nouvelle importance. Il devient parfois gauche, presque encombrant.
Nous voulons parler du corps décalé, partagé entre le chahut, l’activité et l’énergie de l’enfance – se pousser, se sauter dessus, jouer, s’aimer- et le sérieux, la posture de l’âge adulte.
Nous voulons en jouer, le mélanger, lui donner des positions impossibles, parfois risibles, créer un jeu de formes et de combinaisons, un jeu sur être un garçon, devenir une femme, une fille, un homme.
Pour la prise de vue, nous imaginons un dispositif, comme un trucage, qui permet de réaliser des «poses acrobatiques» sans risque et, ainsi, créer une bizarrerie, un déséquilibre. L’appareil photographique sera fixe, à
2,5 m du sol environ au dessus du sujet. Le modèle, allongé sur le sol, sera libre d’adopter l’attitude qu’il veut comme s’il était debout. S’allonger au sol et simuler une posture debout perturbe le rapport du corps à la gravité.  

Le corps est à la fois contraint et libéré. Les postures forcées comme les poses adoptées par imitation ne sont plus possibles. Il est plus difficile de maîtriser l’image de son corps en position allongé. Un scénario donnera des indications pour se placer au mieux.

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