Les clous de voirie
parcourent la ville
Les clous créent des
passages dans l’espace public
Ils guident les pas comme
Poucet
Les clous délimitent
l’espace du piéton et de
la voiture
Les clous sont la
défense, le rempart moderne contre l’assaillant aujourd’hui motorisé.
Les clous peuvent devenir
des jeux, des marelles
Le petit piéton leur
saute dessus, les transforme en îlots hors de portée des crocodiles.
Ici les clous guident
puis se perdent
Ils brouillent les
limites et s’éparpillent
Ils s’agencent pour
répondre à une autre logique
que leur logique de clou urbain
Ici les clous créent les
détails d’un ensemble plus grand
Comme les citadelles de
Vauban
qui ne se dévoilent en entier que vues en
plan.
Ici les clous deviennent
les points d’une image
Une image énigmatique qui
ne se donne pas à voir directement.
Une image uniquement
visible par construction mentale
Qui se glisse dans les
espaces libres du collège
depuis le parvis jusque dans la cour de
récréation.
Le choix de l’image est
arbitraire
Il parle de l’engagement
du corps, d’équilibrisme
De l’énigme du corps qui
se transforme
entre deux états
Entre l’enfance et l’âge
adulte
Le corps à l’envers
Sans dessus dessous.